mardi 21 septembre 2010

Web doc, web reportage, un nouveau paradis ?

Voilà, tout le monde en parle. Tout le monde veut faire des web-documentaires, des web-reportages. "Il suffit de mélanger la photo, la vidéo (et forcement le son) pour produire une histoire où le lecteur-visionneur peut cliquer dessus..." me dit-on.

A l'heure de la crise de la presse "papier", à l'heure de la réduction de l'espace consacrée au reportage photo vécu et original, c'est le fantasme absolu des photojournalistes transformés en un Shiva aux bras multiples.

De quoi s'agit-il ?

Ben, il s'agit — c'est mon opinion — ni plus ni moins d'une version technologique du diaporama sonorisé d'antan avec de la vidéo en plus. Précisément, il s'agit plutôt d'un support d'avenir de diffusion : l'internet.

Ce support de diffusion sur un écran et en ligne permet au lecteur-visionneur d'entrer, de sortir et d'avoir des compléments d'information. En cliquant. Ce choix est laissé à l'internaute au lieu d'une lecture linéaire imposé de type "télé". C'est comme une histoire couchée sur la page de magazine en papier chapitrée avec des encadrés. Bien sûr, sans le son et l'image animée. Les mots remplacent ces médias. Dans les deux cas, le lecteur va lire où il veut. Il lit d'abord l'encadré ou bien un portion du texte du milieu, attiré par le sous-titre. Parfois le texte avant la photo ou l'inverse. A son gré !

Et l'interactivité ? Du genre, le lecteur prend la place du reporter et décide la direction de l'histoire. Ça c'est du jeu vidéo certes rigolo mais pas du reportage/documentaire ! La fonction principale — qui justifie l'appellation "reportage/documentaire" — doit être celle-ci : raconter une histoire. Qu'il soit par un journaliste reporter professionnel, par un écrivain, le narrateur transmet ce qu'il a vu, entendu et ensuite vérifié, à ceux qui n'y sont pas.